Auteur : Céline Guillaume
Maison d'éditions : Underground
Nombre de pages : 218
Prix : 16,90€
Résumé :
Au milieu des bois, lors d'une nuit sans lune, elle m'apparut pour la première fois. Mythe ou réalité, annonciatrice d'infortune ou de réussite, je l'ignorais... Seule une antique pièce syrienne abandonnée sur mon siège témoignait de ma rencontre avec la Dame Blanche, messagère de l'au-delà qui allait me guider vers ma destinée tracée depuis la nuit des temps.
Huit siècles après le début de cette histoire dans l'Histoire, je tenais dans mes mains notre devenir.
Un magnifique voyage au cœur des croisades
Après Le chant des abysses, je retrouve la sublime prose de Céline Guillaume avec un objet-livre aux allures de grimoire.
Après un licenciement et la faillite de son ancien employeur, Cassandra, jeune femme de vingt-cinq ans, recherche activement un nouveau travail. Alors qu'elle traverse une forêt en rentrant chez elle, elle aperçoit une étrange femme sur le bord de la route. Elle la prend dans sa voiture. Au bout d'une courte distance, Cassandra manque de percuter un chevreuil à quelques secondes près. Lorsqu'elle se retourne vers sa passagère, celle-ci a disparu. Tout ce qu'il reste de son passage est un dinar syrien venu du fond des âges. Il n'en fallait pas plus pour mettre un peu de piquant dans la vie de Cassandra, elle qui la jugeait sans intérêt.
J'ai beaucoup apprécié les petites illustrations disséminées au fil des pages. Cela accentue l'aspect grimoire de l'ouvrage. De même que la couverture rigide, les pages volontairement jaunies et le signet jaune comme le soleil au-dessus du désert. Plein de petites attentions qui rendent la lecture de ce livre très agréable.
C'est un récit magique et magnifiquement écrit. On navigue entre l'époque actuelle et la Syrie du temps de Saladin sans vraiment s'en rendre compte. On est ainsi plongé dans une histoire d'amour qui s'affranchit de l'espace-temps. L'amour et la mort vont de pair. Cassandra est également confrontée à la réincarnation et au suicide.
Depuis sa rencontre avec la Vieille-Femme-La-Mort, Cassandra court après son destin. La moindre de ses décisions, la moindre de ses actions semble inexorablement la conduire vers son promis et vers leur avenir commun. Là se trouve peut-être le seul défaut, c'est qu'on voit venir le dénouement de loin. Néanmoins, Céline nous offre une fin alternative que j'ai adorée.
Les descriptions font voyager. On se sent vraiment transporter dans le palais sarrasin. On sent presque la chaleur des flammes dévorant la cité. L'ambiance angoissante de la forêt que Cassandra traverse est presque palpable.
Comme le dit si bien Jean Markale dans la préface : « Mais sait-on que le verbe latin legere signifie non seulement "lire", mais aussi "choisir" ou "cueillir" ? Or, quand on lit les récits écrits par Céline Guillaume, on a nettement l'impression de "cueillir l'histoire". » Cela résume parfaitement mon état d'esprit au cours de cette lecture que je vous recommande vivement.
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